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Il y a deux mois, après un an et demi de travail et plusieurs années de gestation, j’autopubliais enfin mon premier ouvrage d’anticipation « Une vie sans troubles ». L’occasion pour moi, d’effectuer un retour sur le lancement de mon premier roman autoédité et mon quotidien d’auteur ;  une épreuve qui dépasse de bien loin le simple : que vont-ils en penser ? Car dans mon cas, l’écriture est un projet de vie.

Bilan

L’angoisse de la faute !

En effet, j’ignorais à quel point un tel instant pouvait être angoissant. Dès le départ, je me suis doté d’outils performants (le logiciel Antidote, par exemple) et je me suis offert les services d’une correctrice ; les fautes d’orthographe sont comme une plaie purulente sur la peau nacrée d’un nouveau-né, elles affichent sur le visage du lecteur une grimace aussi laide qu’annonciatrice de ses pensées : Arf ! Beurk ! Dommage… Malheureusement, les fautes d’orthographe sont discrètes, elles se glissent au coin d’une page, au détour d’un mot tantôt simple tantôt plus rare ; impossible de toutes les remarquer. C’est sans aucun doute ce qui m’a le plus stressé. Je remercie d’ailleurs tous ceux qui m’ont informé de leur disgracieuse présence, j’ai pu grâce à eux parfaire le texte ; j’en profite pour m’excuser encore, auprès de tous ceux qui possèdent un manuscrit taché d’imperfections. Je me rassure cependant. Il y a quelques jours durant une interview sur la radio Europe 1, Yann Moix évoquait également son désarroi face à ce moment douloureux où parcourant frénétiquement son exemplaire fraîchement imprimé, il découvrait une multitude de « coquilles » qui avait échappé à son contrôle et à celui des correcteurs. Ouf ! Je ne suis pas seul.

Ce bilan, c’est aussi pour moi l’occasion d’exprimer ma gratitude à tous ceux qui me soutiennent dans cette aventure. Vous êtes à ce jour environ une soixantaine à avoir commandé mon roman sur Amazon et TheBookedition (pour ceux qui me l’ont directement commandé sachez que votre exemplaire est en route, je prendrai bientôt contact avec vous).

Auteur autoédité, ça gagne combien ?

« Soixante ! » venez-vous de lire, horrifié. « Mais comment va-t-il en vivre ? » Pour l’instant, difficilement, merci Pôle Emploi. J’en profite pour faire un aparté sur les bénéfices générés sur une vente. Chaque plateforme possède sa méthode de calcul.

Mon livre broché coûte 20,99€ TTC, 19,90€ HT. Le prix d’un livre est unique et déclaré à la BNF, il est identique, quel que soit le point de vente ; les promotions sur les ouvrages papier sont également interdites en France. Chez Amazon, le coût de l’impression s’élève à 8,11€, mais ça n’est pas terminé, la plateforme s’octroie ensuite soixante pour cent, soit ici 7,96€. What ! Oui, vous avez bien lu. Il me reste donc à la fin 3,83€, sur lesquels l’état prélèvera sa part, car je suis autoentrepreneur.

La version eBook vaut 4,99€ TTC. Dans ce cas, la marge Amazon est largement inférieure : j’obtiens soixante-dix pour cent du prix, soit 3,23€. La différence est finalement assez mince entre le format broché et le format numérique, alors que le premier est quatre fois plus important. Concernant TheBookEdition, sachez que ma marge auteur est de 4,50€. La qualité y est meilleure (celle d’Amazon est tout à fait correcte cependant) et le livre est fabriqué en France. Néanmoins, ce dernier peut difficilement lutter contre le mastodonte sur les frais de livraison, puisqu’Amazon les propose à 1 centime et un pavé comme le mien peut vite faire grimper la note. Si le prix ne vous effraie pas (on ne sait jamais, ça peut arriver…), je vous incite toutefois à choisir TheBookEdition, vous bénéficierez d’un produit d’une facture supérieure et encouragerez l’économie française.

Dans le cas où j’imprime mes propres exemplaires par l’intermédiaire d’Amazon (pour rappel, 8,11€), ma marge est plus importante, car il n’y a plus de pourcentage prélevé. Seuls les frais de livraison doivent y être ajoutés ; malheureusement, dans ce cas, l’auteur doit les payer – il faut bien que les milliardaires gagnent de l’argent. Je touche donc autour de 10€ par ouvrage cédé en main propre, mais je devrais déclarer la TVA et inscrire la vente dans ce que l’on nomme les bénéfices industriels et commerciaux au lieu des bénéfices non commerciaux auprès de l’URSAAF. Je ne rentre pas dans le détail de ce sujet, il mérite un article à lui seul. J’imprime pour le moment mes exemplaires chez Amazon, car le tarif est correct et je peux en tirer un nombre limité ; un imprimeur m’obligerait à avancer plus de frais pour une quantité que je ne serais jamais sûr d’écouler et que je devrais stocker. Je préférais passer par TBE, malheureusement l’exemplaire auteur intègre la marge du prestataire et fait grimper le tarif à environ 16€ ; l’unique moyen de diminuer le coût est d’en produire un nombre important : cinq cents pour obtenir un rabais de quarante pour cent ; je vous laisse calculer… Inenvisageable pour l’instant !

Je n’ai toujours pas franchi le pas des librairies ni celui des salons ; c’est encore un acte difficile pour moi. Si vous êtes libraires, n’hésitez pas à me contacter ! (on peut rêver, je ne suis pas un créatif pour rien) Pour les autres, ayez à l’esprit qu’un libraire prélève trente à quarante pour cent du tarif affiché. Si vous êtes auteur autoédité, pensez à le prévoir dans votre estimation au risque de ne pas gagner beaucoup d’argent sur vos ventes, si vous avez la chance d’arriver jusqu’aux étals…

Un passage télé et la découverte des Kindle Countdown deals

La promotion est primordiale dans le lancement d’un premier roman autoédité. J’ai la chance d’avoir obtenu une première interview à la télévision. Il s’agit d’une télévision régionale, mais c’est un premier pas et une expérience plus qu’intéressante. Je vous mets la vidéo juste en dessous. J’ai aussi testé les Kindle Countdown Deals qui permettent aux auteurs inscrits au programme KDP select de proposer leur livre à tarif réduit et le faire remonter s’il le souhaite par palier pendant une semaine maximum, tout en conservant une marge auteur équivalente. Malheureusement, je ne vous cache pas que le procédé s’est révélé peu concluant. Il faut préciser que le dispositif ne fonctionne que sur le site Amazon.com et sur Amazon.co.uk ; la promotion est donc invisible sur la fiche produit française. Ce qui est d’autant plus dommage, c’est qu’un consommateur français se rendant sur le .com ne voit pas non plus l’offre à moins d’avoir sélectionné cette adresse comme adresse principale – autrement dit, quasiment personne. J’ai tenté de soutenir la promo en réalisant une publicité Facebook ciblée sur les francophones résidents aux États-Unis, mais ça n’a rien donné.

Aujourd’hui, je conserve mon affiliation au programme KDP select uniquement, car je participe au concours des plumes francophones. J’ai fait d’emblée une croix sur la possibilité de gagner le prix des lecteurs – certains ont déjà des centaines de commentaires et sont premiers dans plusieurs catégories du site – mais il reste le prix du jury, on ne sait jamais…

Continuer l’aventure coûte que coûte !

Vous l’avez compris, l’autoédition est un périple et je ne suis pas devenu millionnaire. Je cherche donc aujourd’hui à diversifier mon activité pour continuer à exercer ma passion. Je regarde pour l’instant du côté de la formation, j’aimerais aussi me rapprocher de l’écriture scénaristique, bref créer des histoires, qu’elles soient de mon fait ou d’une commande, peu importe, tant que le projet porte un véritable intérêt, autre que la simple génération de profit. Travailler avec des acteurs de l’édition et de l’autoédition m’attire également… Pourquoi ne pas finalement faire éditer mon livre ? À bon entendeur… Je suis aussi actuellement en train de construire une nouvelle en réponse à un appel à texte (qui ne tente rien n’a rien) et laisse doucement germer les graines de mon second roman.

Pour finir, j’adresse un grand « merci » à tous ceux qui sont arrivés au bout de mon récit « Une vie sans troubles », les premiers commentaires postés sur Amazon m’ont beaucoup touché. Chacun de ces mots m’encourage et me pousse à continuer. Sachez que les commentaires inscrits sur la plateforme sont extrêmement importants, car ils augmentent énormément la visibilité de l’ouvrage et rassurent évidemment les futurs lecteurs fébriles à l’idée de se lancer dans un pavé, écrit par un auteur autoédité qu’ils ne connaissent pas. Donc n’hésitez pas, votre avis possède une valeur inestimable !

Cette expérience m’apprend beaucoup, je prends plaisir chaque matin à m’asseoir derrière mon bureau et couvrir les pages blanches de milliers de caractères noirs. Je ne peux plus concevoir mon existence sans l’écriture. Créer des histoires me remplit d’un souffle, cet élan que Nietzsche nommait volonté de puissance et qui pousse chacun de nous à se dépasser. Emplissez vos poumons de cet air vital, affrontez vos peurs et bravez les obstacles. La vie est précieuse, chaque minute l’est. Ne la gaspillez pas en ressentiment, en remords et en regrets, jetez aux ordures vos craintes et dévorez avec appétit chaque seconde qui vous est accordée.

Mickaël Feuillet – créateur d’histoires

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S’autoéditer est possible. A force de persévérance et de travail, je suis arrivé au bout de mes deux premiers ouvrages.  Deux romans qui anticipent chacun à leur manière des futurs possibles.

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Join the discussion 4 Comments

  • Gautier dit :

    Merci Mickael, très intéressant cet article. On découvre la complexité de ce monde de l’édition. Je te souhaite une grande réussite dans tes projets futurs.

  • Doctus Monkey dit :

    Bonjour Mickaël

    Merci pour ce très intéressant partage.
    Je suis sur le point de me lancer à mon tour dans l’auto-édition et ton article fournit un certain nombre d’éclairages auxquels je n’avais pas songé.
    Merci encore
    Doctus Monkey

    • Mickaël Feuillet dit :

      Merci. Nous cherchons tous à connaître ce genre d’information quand on se lance, je suis heureux que ça soit utile aux autres.

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